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Contexte

En France, depuis le 12 juillet 2010, la loi Grenelle II (loi n°2010-788) oblige les producteurs de biodéchets, c’est-à-dire principalement les industries agro-alimentaires, la restauration et le commerce alimentaire, à valoriser ou recycler leurs déchets. Le gisement de ces biodéchets était estimé à 22,1 millions de tonnes en 2013, dont 21% seraient issus des gros producteurs (IDE Environnement, 2013). Une partie non négligeable de ces biodéchets est déjà valorisée, notamment en ce qui concerne les déchets verts ; néanmoins il resterait un gisement annuel d’au moins 1,5 MT qui ne le serait pas, et qui serait donc concerné par cette récente réglementation. En effet, il existe jusqu’à présent, deux filières très connues de valorisation des biodéchets : le compostage et la méthanisation. Ces deux procédés s’inscrivent dans le modèle de l’économie circulaire, qui repose sur une logique de boucle où l’on recherche la création de valeur en limitant le gaspillage des ressources.

Depuis peu, l’entomoculture, qui recouvre les pratiques d’élevage d’insectes, que ce soit à destination de l’alimentation humaine, animale, ou d’études scientifique, est évoquée comme une troisième filière de valorisation des biodéchets. En effet, en raison de la transition agroalimentaire, la consommation de protéines à base d’insectes pour les hommes et les animaux est très répandue et est notamment soutenue par la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation). Le contexte est donc très favorable au développement d'une filière d'élevage d'insectes d'autant plus que, l'enjeu des protéines alternatives est concomitant avec celui de l'économie circulaire autour des biodéchets. Dans la nature, de nombreux insectes participent au recyclage des nutriments : en digérant les biodéchets, ils les transforment en matières utiles aux plantes, et eux-mêmes deviennent des aliments de choix pour les autres animaux. Selon les insectes utilisés, il est possible de les nourrir avec des déchets végétaux et alimentaires, permettant ainsi de coupler efficacement une problématique environnementale et économique. Cette filière requiert encore du temps de développement pour en maîtriser les paramètres et une mise en œuvre pour une application appropriée à la valorisation des biodéchets.

Par ailleurs, la gestion inappropriée des biodéchets demeure à l’origine de coûts élevés et de pertes importantes de ressources, tant en termes d’énergie que de matière, ainsi que d’impacts négatifs sur l’environnement (pollution des milieux, émissions de gaz à effet de serre). Une meilleure gestion des biodéchets passe inévitablement par une réduction de leur production, mais aussi par un traitement et une valorisation efficaces basés sur des procédés capables de créer de la valeur tout en diminuant les flux polluants. Valoriser efficacement les biodéchets revient donc à leur administrer le traitement approprié à leur composition biochimique.

Objectif

L’objectif du stage, d’une durée de 6 mois, portera sur l’identification des voies de valorisation appropriées des biodéchets selon leur composition ou leur caractérisation biochimique.
En particulier, des tests seront effectués sur une large gamme de biodéchets afin de comparer leur compostabilité, leur potentiel de dégradation anaérobie et aussi leur potentiel « insecte ». Il s’agit spécifiquement de déterminer le BMP (biochemical methane potential), la biodégradabilité aérobie et la composition en fibres (lignine et cellulose qui permettront d’évaluer le potentiel insecte) de ces biodéchets. Le candidat devra mettre en place et/ou valider des protocoles de détermination de ces paramètres. Une étude comparative poussée, permettant d’orienter le choix d’une voie de valorisation en fonction du gisement de biodéchets, sera ensuite effectuée. Cette étude comparative débouchera sur la définition de la valeur économique d'une matière selon sa voie de valorisation.

Profil du candidat

Ce stage s’adresse à des étudiants niveaux Ingénieur ou Master I ou II engagés dans une formation en Génie des procédés. Biologie, Environnement.

De plus, le(a) candidat(e) devra avoir, au cours de son cursus, démontré une aptitude à la recherche appliquée et devra faire preuve d’autonomie, de curiosité et de rigueur.

Conditions du stage

Le stage se déroulera au Laboratoire de Biotechnologie de l’Environnement (LBE) de Narbonne dans le cadre du projet Région/FEDER Biogaz Recherche et Innovation en Occitanie (Biogaz RIO). Le LBE est une unité propre de recherche de l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE).

Candidature

Envoyer CV et lettre de motivation à :

• Lorraine AWHANGBO (lorraine-fifame.awhangbo @ inrae.fr)
• Julie JIMENEZ (julie.jimenez @ inrae.fr)
• Hélène CARRERE (helene.carrere @ inrae.fr)